Espérer, c’est être déjà demain, mais c’est surtout être ici et maintenant.

Espérer, c’est la foi sans cesse renouvelée en une alliance, scellée pour l’éternité.

Espérer, c’est croire que les Béatitudes ne mentent pas, qui nous proclament « Heureux ».

Parlant au nom de Dieu, le prophète invite selon les circonstances le peuple et les dirigeants à  la conversion et à  l’espérance. Et lorsqu’il invite à  l’espérance, le prophète biblique n’est pas un doux rêveur, ni un idéaliste mais il anticipe ce qui arrivera un jour, il donne foi à  la promesse de Dieu, il regarde le présent à  la lumière de l’avenir.

Dans la Bible « l’Espérance» éclaire le réel et permet de mieux le comprendre. Un bon exemple de cette espérance lucide est donné par le prophète Jérémie à  l’époque de l’exil en Babylone o๠il annonce une nouvelle manière de vivre l’espérance, au moment o๠ils sont tiraillés entre le découragement devant la situation et l’espoir du retour. L’espérance du prophète va permettre au peuple de continuer à  vivre avec le Seigneur.

L’espérance n’est-elle pas constitutive de de l’homme ? Enlevez à  quelqu’un l’espérance et d’une certaine manière vous le faites mourir. Un malade qui n’attend plus rien se laisse aller. Les réfugiés qui fuient la guerre, la persécution, espèrent un monde meilleur et risquent tout. L’être humain vit dans la mesure o๠il est ouvert à  l’espérance et porté par elle.

Mais pour ne pas être illusion, l’espérance doit être vécue, être crédible, et pour cela ne pas lâcher le réel. Elle invite toujours au discernement et cet exercice est lié à  l’espérance en Dieu « qui vient» en pleine réalité, c’est là  qu’il nous rejoint et permet à  l’espérance de prendre naissance.

La Parole de Dieu peut nous aider pour éprouver, sonder notre espérance.

« Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plait, ce qui est parfait ». Rm 12,2.

Le chrétien est « anticonformiste». Il ne se conforme pas au monde présent car il témoigne du monde à  venir, ce monde nouveau qui a commencé depuis la venue du Christ.

Partager l’espérance, trouver la force de s’ouvrir au « jamais vu, jamais connu».

Si nous sommes ces chrétiens, soyons ou devenons ces hommes nouveaux, ces hommes non conformistes. Et si le monde menace de se défaire, notre espérance a mille raison supplémentaire d’être mobilisée.

Avec confiance et joie, car les deux vont ensemble.

Sr Nadine TENACE