
« Spes non confundit » Rm 5,5
Pèlerinage pour le jubilé de l’Espérance à Mesnil Saint Loup, le 20 juin 2025
L’année 2025 est une année providentielle car le Jubilé de l’Eglise coïncide avec le Chapitre général de la Congrégation qui se tiendra du 1er au 11 septembre 2025.
Pour rendre grâce pour ces 6 années et offrir dans la confiance et l’espérance, les 6 prochaines, nous nous sommes rendues au Mesnil Saint Loup dont l’Eglise Notre Dame de la Sainte Espérance est un des sanctuaires diocésains pour passer la porte sainte et recevoir l’indulgence plénière offerte. Pour ce temps fort, le frère Paul-Emmanuel, moine du monastère bénédictin Notre Dame de la Sainte Espérance nous a accompagnées :
Voici quelques extraits de ses enseignements :
« Pour les Hébreux, le jubilé consistait à se remettre en phase avec Dieu. C’était une grâce reçue pour retrouver la foi profonde et renouer avec Dieu. Tous les 50 ans, le peuple se remettait face à ses ruptures et demandait la grâce de correspondre le plus possible à la vision du Royaume de Dieu : libérer les captifs, redonner la santé aux malades,… Au XIVes, l’Eglise catholique romaine a repris cette tradition pour retrouver le sens et la saveur du mystère de la foi. (…)
Le jubilé est lié au temps des hommes pour nous aider à faire le point et à retrouver le sens de notre vie. Le Chapitre général est comme un jubilé : il nous aide à faire le point, à discerner les orientations, à harmoniser la Congrégation. (…)
Le temps du jubilé est d’abord un acte de foi. Comme l’eucharistie qui fait mémoire de l’acte de Jésus se donnant à nous il y a 2000 ans, le jubilé vient réactualiser l’acte fondateur, la promesse que nous avons faite à Dieu. Il réinscrit cet acte dans l’histoire du Salut. (…)
3 points peuvent nourrir notre réflexion jusqu’au Chapitre général :
- Quel cap a été pris depuis ma profession religieuse et qui me rapproche du terme ? Suis-je toujours dans la dynamique de mes vœux ?
- Est-ce que les 6 dernières années m’ont aidée dans ma vocation ?
- Quels signes concrets est-ce que je peux repérer de l’action du Seigneur dans la Congrégation ? Est-ce que je vois des corrections à apporter dans notre trajectoire ? Quelles jubilations je perçois ?
Le jubilé est une occasion de recevoir la grâce de la conversion qui signifie revenir régulièrement au Christ qui est à accueillir chaque jour. Cette grâce que j’accueille va me transformer à son image. (…)
La logique de Dieu n’est pas comptable. Il faut distinguer l’amour de la perfection qui débouche sur l’orgueil et la perfection de l’amour qui n’est jamais atteinte. Dans la parabole, le pharisien a 20/20, il est parfait. Le publicain, lui, a 0/20 et pourtant Jésus le désigne comme celui qui est sauvé car il a reconnu son péché et demande la grâce d’être pardonné. (…)
L’espérance n’est pas l’optimisme humain. Elle peut cohabiter avec la souffrance, avec une certaine révolte. L’espérance, c’est la foi en la parole de Jésus, en ses promesses : « Vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres. Alors tu auras un trésor dans le ciel. ». L’espérance, c’est être sûr de ce que Jésus m’a dit. Jésus est quelqu’un avec qui je suis en relation. Comme a répondu le paysan au Curé d’Ars, « je l’avise et il m’avise. » (…)
La foi nous donne d’espérer. Jésus ne nous a jamais promis le nombre, il a promis que nous serons heureux. Essayons d’être UN, de former un seul Corps, d’être signe de résurrection. L’espérance conduit à la charité qui doit être contagieuse et pour être effective, ne se fait pas avec ses propres forces mais avec la grâce de la conversion. La grâce qui est donnée demande à ce qu’on la soigne : elle est comme une graine qu’on arrose et qui lève le moment venu. (…)
L’Espérance, c’est m’appuyer sur la Parole de Jésus qui m’aime et m’aide à garder le cap de l’évangile. Tout ce qu’on aura vécu en Christ sera retenu dans l’éternité et demeurera vivant. (…) »
Propos recueillis par Sœur Aurélie